Les ingrédients de la Caïpirinha
- Cachaça
- Citrons vert
- Sucre de canne
- Glace pilée
Caïpirinha ou caïpiriña se prononce caïpirigna. Voici un cocktail simple et rafraichissant qui nous vient du Brésil.
Des ingrédients simples: Cachaça, citron vert, sucre et glace pilée.
C’est un long drink à siroter, avec sa paille, dans le fond du verre pour se désaltérer, où sur le dessus pour mieux sentir le goût de l’alcool. Un petit goût de plage dorée au soleil à Paris Montorgueuil.
Cacha quoi?
La cachaça est une eau de vie qui est tiré de la canne à sucre.
C’est du rhum, me direz vous.
Mais pas du tout (ou presque).
On produit les deux avec du mou de canne à sucre, mais contrairement à son cousin le rhum, la cachaça n’est pas chauffée pendant la fermentation, et conserve ainsi certains arômes qui disparaissent dans le rhum.
Le nom de ce cocktail vient d’où?
Si c’est l’emblème du Brésil, il est bien difficile de lui trouver une origine certaine. Ce que l’on sait, c’est que les paysans brésiliens la consommait, plouc en Portugais se dit « caipira », de là à trouver une corrélation il n’y a qu’un pas.
Pour certains ce serait une contraction entre caipira et curupira (dont le diminutif est curupirinha). Ce dernier, qui accessoirement est un démon mystique vivant dans les forêts, a les pieds à l’envers qui lui donnent une démarche titubante.
J’aime bien cette version.
Et l’origine du mélange?
Bien avant de le servir au Sof’s Bar rue Saint Sauveur, ce cocktail n’a pas été créé en tant que tel.
En effet, si la culture de la canne à sucre à commencé, avec les colons, dès le début du XVIème.
C’est aussi pendant la première moitié de ce siècle que la production d’eau de vie, donc de cachaça, a démarré.
Ainsi, au XVIIe siècle, on donne aux esclaves malades de la grippe un mélange de cachaça, de citron vert, d’ail et de miel.
A nouveau, on prescrit le mélange au XIXe siècle contre le cholera.
Il est à noter que les marins se faisaient un mélange de citrons verts et de cachaça, pour pallier aux carences en fruits lors de leurs traversées.
Puis lors du XVIIIe, la cour portugaise taxe fortement l’alcool qui devient ainsi un produit de luxe.
Plus tard, en 1918, il est à nouveau utilisé comme remède contre la grippe espagnole.
En conclusion allégé de l’aïl et du miel que les brésiliens ont remplacé par du sucre, il devient le cocktail que nous connaissons aujourd’hui.
Comment est-il arrivé jusqu’à nous?
Après la grande épidémie, certains brésiliens s’exportent avec la recette de leur remède « miracle » dans leurs valises.
C’est le cas d’un couple de brésiliens Oswald de Andrade (écrivain) et de Tarsila Do Amaral (peintre qui illustra notamment le dernier recueil de poèmes de Blaise Cendars).
Actifs dans les milieux intellectuels et artistiques, ils feront du cocktail, la boisson de la Semaine d’Art Moderne de Paris.
Ces modernistes brésiliens seront les ambassadeurs, lors des nuits parisiennes des années 20, du mélange national brésilien.
Depuis 1993, l’IBA (international barmen association) le fait figurer sur sa liste des cocktails à savoir faire pour être un barman digne de ce nom.
Un autre alcool avec du citron vert et du sucre, ça existe aussi?
Tout d’abord, oui bien sûr, ça existe aussi.
Il existe plein de versions du cocktail brésilien avec d’autres alcools.
Dans votre bar préféré, de la rue Saint Sauveur, nous servons notamment :
- La caïpiroska avec de la vodka
- La caïpirissima avec du rhum
- La caïpiquila avec de la téquila
Pour conclure, il existe, comme vous le constatez, autant de variantes que d’alcools. Certains le font aussi avec du sake.
Le tout avec modération bien sûr.